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Le champ des inverties
2019-2020

Vases, fleurs de bain, coquilles vides, objets divers

Dimension variable

Une trentaine d’objets sont disposés au sol, principalement des contenants, vases, assiettes, bols, mais aussi des miroirs, des fleurs de bains et des escargots. Leurs arrangements nous plongent dans une sensualité voluptueuse. Nous voulons toucher, inhaler, ressentir l’aspérité des pièces et les caresser. Un sentiment reposant et familier nous envahit, notre regard se balade et se recharge. Nous sommes bien, comme dans un jardin, ou sous l’eau au milieu des coraux et des anénomes.

Cette oeuvre nous parle du vide et du plein, de l’eau et de la terre, de l’unité multiple qui compose notre monde. Elle évoque un espace non défini, où les limites sont mouvantes et fluides, tel des corps basculants dans l’eau. Une fois porté par cet état d’esprit nous pouvons analyser plus en détail les rapports qui s’organisent entre les objets. Glanés tel des trésors du bord de plage ou des champs, ces bibelots viennent nous conter une histoire intime et domestique. Comme si, une étrange activité de rangement et d’organisation s’était déployée afin de nous faire passer un message. Un jeu enfantin de salle de bain, un premier geste de sculpture, de verticalité, empiler, superposer, retourner, associer. La fonctionnalité de l’objet est ici détournée tout en accompagnant la lecture de l’oeuvre. Par exemple, la présence de la fleur de bain rappelle le corps et la douche dans son activité intime et journalière, tout en nous obligeant à la regarder elle-même avec une attention particulière. La vision de ces matériaux devenant corps organiques nous engage à ressentir un ordre possiblement autre de la vie quotidienne. L’eau, habituellement contenue dans les vases, est évoquée par les objets eux-mêmes qui en devenant fleur, cactus, méduse, nécessitent une eau imaginaire pour exister.

La dimension fictive de cette oeuvre nous permet d’appréhender différents niveaux de lectures, à la fois un plaisir visuel immédiat, puis une sensualité aquatique qui nous baigne dans un territoire marin et champêtre, et enfin, une relation intime et délicate qui nous pousse à appréhender différemment le réel. Le fait que ces récipients se portent et se côtoient, plutôt que de contenir, éveille en nous une émotion de tendresse. Nous apprécions leur autonomisation comme un appel personnel à se libérer de nos propres cadres.

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