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Le Ventre
2019

Théière, vase, bol, eau, galet

40x25cm

Intitulée Le Ventre, cette oeuvre anthropomorphique nous parle de corps et de création. Elle fait référence a un vocabulaire sexuel, les pissotières du 19 siècles étaient appelées tasses ou théières, le bec verseur est suggestif, le manche est fait pour être pris, et les liquides peuvent être de toute sorte. Il y a donc à la fois une grande affirmation dans cette sculpture et une certaine retenue, fragilité, mystère. Elle ne se donne pas à voir de manière ostentatoire, elle exprime un état d’être complexe et multiple. Les fleurs représentées sur la théière et par les galets évoquent une éclosion immortelle. Ainsi figée, rien n’altérera les pierres qui deviennent à la fois symbole d’une force et d’un poids. Ceci traduit une réflexion sur la stérilité dans les rapports homosexuels et sur le désir d’être ou non créateur d’un enfant.

En passant par des objets, plutôt que par des images, le spectateur, quelque soit son identité, peut ressentir une appartenance, une affinité avec l’histoire qui lui est présentée. Le lien métaphorique entre des objets du quotidien et le corps appuie mon envie d’exprimer une normalité de la minorité et de permettre ainsi des projections multiples. Nous sommes tous confrontés à nos désirs et nos contradictions qui nous poussent à créer et nous inventer. Nous avons tendance à vouloir diviser, le féminin du masculin, l’homosexualité de l’hétérosexualité, la nature de la culture, pourtant des liens nous unissent. C’est ce commun que je cherche à dévoiler dans mon travail. J’explore l’art et la recherche plastique à partir du prisme de mon homosexualité et de mon intimité tout en ouvrant un imaginaire pluriel. J’aime l’idée qu’il y a simultanément du singulier, de l’unique et de l’ordinaire dans chaque chose.

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