Souvent une douceur vient comme si elle était prêtée est une exposition qui interroge la douceur comme quelque chose qu’on ne peut posséder. Elle est ici une action relationnelle qui abolit toute vision hiérarchique de l’instant qui évite l’autorité et qui échappe à la contrainte.  Les oeuvres présentées donnent à voir une pluralité de regards et nous invitent à développer notre propre connaissance intuitive de la douceur. Ainsi, apparaît un commun qu’on ne peut saisir ou figer. L’appartement, lui même, se prête au jeu devenant un espace éphémère, s’adaptant et se transformant pour laisser place aux échanges et aux autres. Il représente par là une expérience critique où l’attention est portée sur la place de l’altérité dans l’intime. Vivre avec l’autre ; cet autre qui éveille en moi tout ce que je ne suis pas. Qui m’infiltre, s’oppose, me trouble, me transforme, me décale, m’émerveille, me rend unique. La douceur devient un mouvement de tension, à la fois nécessairement partagé et autonome.
Léna Fillet